Les 15 mai matin, nos communautés se sont réunies et ont lancé notre synode annuel avec des votes sur des sujets de pastorale et de fonctionnement : découvrez les décisions votées !
Le synode : un moment important pour notre église
L’ensemble de notre clergé et les responsables des communautés paroissiales se sont réunis pour bâtir sur du roc, ensemble.
C’était la 1e fois que certains se rencontraient en « vrai », les confinements précédents n’ayant pas facilité les déplacements.
Nous avons voté de nouvelles décisions pour notre église, ordonné et consacré de nouvelles personnes, travaillé, prié, ri et beaucoup aimé.
Des rencontres, des échanges et des votes
Nous nous retrouvons à la paroisse cathédrale Saint François d’Assise de La Seyne sur Mer à partir de 9h pour un café / thé avec des viennoiseries. Les personnes font connaissance et prennent déjà plaisir à échanger ensemble.
A 10h, le moment tant attendu : la réunion de travail sur l’église avec les votes !
Quelques photos en début de réunion : admirez le sérieux et la concentration de tous 🙂
de gauche à droite : Jacques, président de séance ; père Laurent, évêque président de l’EEL ; Gauthier, trésorier ; père Gilles-Marie d’Albi Agnès de La Seyne ; Anne et Hervé de Paris ; Christophe, Anne-André, Denis et Christiane de La Seyne
Anita, Jean-Jacques, Francis du Nord ; Agnès de La Seyne ; Anne de Paris père Paul orthodoxe, Djamel de La Seyne
Comment se passent les votes ?
Dans notre église, le synode a autorité pour prendre des décisions, que tous devront ensuite appliquer, y compris l’évêque, même si les décisions ne correspondent pas à son opinion.
Le synode rassemble tous les membres du clergé ainsi que les responsables laïcs de chaque paroisse, et chacun a une voix pour voter.
Les décisions sont votées à la majorité.
Et voici le compte-rendu des échanges et des votes :
Sacrement des malades par les diacres
Le sacrement des malades inclut le sacrement de réconciliation qui ne peut être donné que par un prêtre, mais les diacres sont souvent davantage présents que les prêtres auprès des malades, donc il semble important de leur permettre d’accompagner les malades dans les moments difficiles.
Votes :
Il est convenu de restreindre ce sacrement à l’onction des malades, avec une bénédiction et une prière partagées.
Résultats : 15 pour, 0 contre, 2 abstentions.
Quelle appellation pour les prêtres
Il est rappelé que Jésus a demandé de n’appeler « Père » que notre Père, mais il est difficile de se détacher d’une tradition qui permet aujourd’hui d’identifier facilement qui est qui.
Les autres appellations évoquées sont :
– « Révérand » : appellation commune pour les prêtres hors de France.
– « abbé » : qui vient de « abba » qui signifie « père » aussi.
– nos prénoms : car Dieu nous appelle par nos prénoms.
– « monsieur XXX » : pour reprendre les appellations du curé d’Ars (« monsieur Vianney ») ou de St Vincent de Paul (« monsieur Vincent »).
– « curé XXX » : comme se font appeler les Vieux Catholiques d’Utrecht d’Allemagne.
– « frère XXX » ou « frère prêtre XXX » : comme font les Franciscains.
– avec humour, Jean-Jacques propose de remplacer « Monseigneur », déplacé puisque nous n’avons tous qu’un Seigneur, par « Son éminence » ou « Son excellence ».
Votes :
Finalement, par cohérence historique et évidence de sens, il est proposé l’appellation « père ».
Résultats : 14 pour, 2 contre, 1 abstention.
Inclusion ou exclusion des prêtres
La réflexion se concentre d’abord sur l’accueil des prêtres. Il s’agit de prêtres non formés par l’EEL et qui souhaitent nous rejoindre.
Il est important de les accueillir correctement en s’assurant qu’ils se sentiront bien avec nous, qu’ils grandiront et feront grandir les autres personnes de l’église.
Plusieurs questions se posent :
– qui valide leur accueil : est-ce le synode au complet ou certaines personnes plus compétentes théologalement et ecclésiologiquement parlant ?
– quand déciderons-nous de valider leur accueil : lors de nos réunions mensuelles de travail ou lors de nos synodes annuels ? Parce qu’il serait dommage de se priver de ces nouvelles richesses en attendant leur intégration. Il est alors proposé de commencer à travailler avec eux, de les intégrer dans nos communications, de les visiter, mais de les « incardiner » dans un 2e temps (incardination : intégration officielle dans notre église).
– selon quels critères validerons-nous leur accueil ? On parle de leur niveau de formation sur l’église et en église, de savoir s’ils ont une communauté ou un lieu de prières, de la vérité avec laquelle ils viennent vers nous, de leur situation financière (car le prêtre doit être au service de la communauté et pas l’inverse), de leur intégration dans la société (pour éviter que la mission de service du prêtre devienne un « statut » social qui fausserait la parole).
Votes :
Au final, il se dégage ce processus d’intégration :
1. Évêques accueillent et vérifient ce qu’ils jugent utiles sur le prêtre, en échanges avec le prêtre.
2. On commence à travailler ensemble.
3. Décision votée lors du synode annuel, après 1 an incompressible.
Résultats : 16 pour, 0 contre, 1 abstention.
La réflexion se porte ensuite sur l’exclusion éventuelle d’un prêtre de l’EEL, et il est proposé de suivre le même fonctionnement, en insistant sur l’importance des échanges avec le prêtre en question.
Résultats : 17 pour, 0 contre, 1 abstention.
Quelle appellation pour les femmes prêtres
Les différentes propositions évoquées sont :
– « mère » : même appellation que pour les prêtres hommes, mais au féminin. La difficulté pour ce terme est que normalement « mère » est réservée aux supérieures de communautés ou d’institut.
– « soeur » : mais décrit normalement une moniale.
– « révérand » : terme anglo-saxon, cohérent avec la Communion Anglicane Libre à laquelle on appartient, et n’est pas genré masculin-féminin, mais il déplait à plusieurs car a une connotation pompeuse et vieillotte qui ne correspond pas aux valeurs d’ouverture et d’humilité de notre église.
– « pasteur » : terme neutre, comme le prénom « Raphaelle » qui est masculin ou féminin.
– « mère abbesse » : mais correspond à une religieuse ayant la gouvernance de plusieurs monastères ou instituts.
– « prénom, prêtre » : évite tout titre.
Le consensus est difficile à trouver. Le père Paul propose avec humour et amitié « clergy-pénible » pour Raphaelle. 🙂
Votes :
C’est notre évêque Laurent qui trouvera la solution : laisser les femmes ordonnées se faire appeler comme elles le souhaitent, regarder pendant 1 an comment ça se passe et statuer au prochain synode.
Résultats : 16 pour, 2 contre, 0 abstention.
Chancelier pour les archives de catholicité de notre église
Gilles-Marie nous décrit le rôle du chancelier : centraliser les archives pour l’église, archiver les actes de baptême / décès / communion pour que les fidèles puissent avoir un double, et faire 3 copies (1 paroisse, 1 évêque, 1 chancelier) de l’ensemble des actes de catholicité.
Votes :
Les propositions s’orientent vers Francis.
Résultats : 14 pour, 0 contre, 3 abstentions
Construction d’une caisse de secours pour les plus démunis
Gilles précise que la caisse sera utile pour des fidèles ou clercs en difficulté, qu’elle est donc essentielle et alimentée uniquement par les dons. Laurent ajoute qu’elle pourra également exister au niveau des paroisses.
Le temps faisant défaut, nous décidons de ne voter que sur le principe de cette caisse et de voir les modalités plus tard.
Votes pour le principe :
Résultats : 18 pour, 0 contre, 0 abstention.
Nous finissons ce temps de travail à 13h : c’est le temps du repas, enfin.
Déjeuner : agapes
Après le repas, nous avions prévu un temps de travail sur la communication de l’église, mais la messe d’ordinations approchant, nous choisissons de reporter cette session au lendemain après-midi.
La suite avec les ordinations diaconales de Christiane Rousseau et de Gauthier Vanvincq, ainsi que l’ordination sacerdotale de Raphaelle Hutin : dans cet autre article.

Bonjour et Merci pour le compte-rendu de votre synode qui est une belle et bonne démarche de construction et d’unification des communautés constituant votre Eglise.
Bonne continuation en communion les uns avec les autres, unis dans la prière et l’action missionnaire avec le Christ Jésus.