La mort a frappé l’un de nos diacres et, bien que croyants, il nous a fallu affronter une nouvelle fois ces questions…
Sur cette question difficile de la mort, c’est, encore une fois, c’est notre évêque qui a apporté des réponses.
Nous vous retranscrivons ici des extraits de son homélie sur le texte de dimanche dernier, où Jésus et ses disciples vont sur l’autre rive, Jésus s’assoupit tandis que la tempête gronde, les disciples ont peur et réveillent Jésus qui calme le vent et les eaux (Marc 4, 35-41) :
Ce texte aborde la notion de « passage vers l’autre rive », qui évoque souvent dans notre monde : la mort. Mais nous devrions rayer « la mort » de notre vocabulaire, pour parler de « destinée », car Dieu nous attend.
Dieu ne nous interdit pas les trésors de ce monde, mais il nous demande de trouver ce trésor que nous avons en nous, au fond de notre âme, ce trésor qui survivra au moment du passage de l’autre rive. Nous l’avons déjà, nous le cultivons mal, nous ne savons pas trop comment le révéler à nous-mêmes et aux autres, mais nous sommes déjà en possession de ce trésor magnifique qui nous conduira au royaume des cieux.
La tempête décrite dans le texte peut correspondre à la tempête spirituelle à laquelle nous devons faire face lorsque nous sommes confrontés au chagrin ou à l’imminence de notre mort.
Si je n’ai jamais cultivé ce terreau qu’est mon âme, je serai perdu face à la mort.
Je dois cultiver cette éternité qui est en moi, et je dois le faire quand je suis en forme, je dois le faire avec joie, avec sincérité, je dois le faire pour les autres, pour les rassurer sur ce passage vers l’autre rive, je dois le faire en transmettant cette bonne nouvelle de la résurrection.
Partir, c’est avoir une destination, un projet. On ne peut pas être dans le projet de Dieu si nous ne sommes pas conscients que Dieu nous met en partance vers un ailleurs. Cet ailleurs n’est pas ici, le bonheur n’est pas de ce monde : le bonheur est au fond de moi, c’est celui qui fait vivre mon âme.
Les disciples sont dans la barque, Jésus veut les emmener sur l’autre rive, mais ils ne sont pas prêts, ils ont peur. Ils ne comprennent pas la sérénité, la paix, le sommeil de jésus, et ils l’interpellent : « nous sommes perdus, cela ne te fait rien ? ». De la même manière, nous pouvons demander justice à dieu face à la mort de nos proches : « où étais-tu, j’ai prié, je t’ai demandé de le guérir, mais il est mort. Cela ne te fait rien ? » Certains non exaucés vont décider de tourner le dos à Dieu.
Mais Dieu pas là pour exaucer nos prières. Dieu veut se réjouir avec nous, vivre avec nous, nous préparer une place dans l’éternité, souffrir avec nous, et nous avons vu avec Jésus qu’il est même prêt à mourir avec nous.
Ce trésor de la résurrection, nous l’avons en nous : nous sommes des immortels. Cela nous dépasse, mais ne cherchons pas le surnaturel dans la nature de Dieu qui est toute naturelle. Même si cela nous dépasse, c’est notre âme qu’il faut cultiver.
Il ne faut pas craindre pour nos corps et ne plus appeler la mort : la « mort ». Cette graine de la résurrection, depuis la résurrection du Christ, nous l’avons en nous : c’est un jardin, il faut l’arroser, il faut que ça pousse, ne pas se faire de souci, ne pas se troubler et rester dans la joie et l’allégresse, vivre ici et maintenant, laisser les morts enterrer leurs morts.
Ce que nous vivrons après, si nous ne le vivons pas pendant notre vie ici bas, nous aurons beaucoup de mal. Si nous ne comprenons pas ce trésor de résurrection que nous avons en nous, c’est impossible de le vivre après.
Le bon bois résiste à la tempête, ma foi doit résister aux assauts du mal et de la mort.
La foi dans le Christ qui est la nôtre, c’est la foi dans la résurrection
Regardons la joie des fêtes, dans certains pays, autour de celui qui est parti : ils sont réconciliés avec tout ça. Alors que nous autres chrétiens qui portons la bonne nouvelle de la résurrection, nous sommes tristes face à la mort…
Réjouissons-nous d’être chrétiens !
Vivons dans la résurrection !
Soyons vivants sur l’autre rive dès aujourd’hui.
Amen